C’est avec ce PI que l’on va faire des hypothèses de travail et si on les propose ,c’est qu’on y croit, nous dit Jean Oury .

Croire non pas au sens de la croyance ,mais émettre une hypothèse, pouvoir s’y confronter, l’incarner, la rendre possible, être présent, en faire partie .

C’est que j’y crois  ! en quoi ? 

 A une dimension de pédo-psychothérapie institutionnelle .

Dans cet arrière PI quelques principes de base :

1) l’accueil, la fonction « accueil  » :

 Lors de notre visite  à la « Cooperativa Gaetano Barberie, (travail avec les handicapés  adultes) , nous sommes accueillis par l’ensemble du groupe, par les personnes handicapées elles-mêmes.

L’ambiance que nous ressentons à ce moment précis fait écho.

 Ce n’est pas factice,ce n’est pas un accueil par délégation, pour l’esthétisme ,c’est une rencontre « vraie ».

2) La circulation de la parole, la circulation des personnes :

A l’institut Comprensivo Teresa Mattei, les parents/enfants enseignants se croisent dans différents espaces définis en amont et travaillent ensemble,ils œuvrent en commun /éducation de l’enfant.

La parole circule….Perception d’une organisation institutionnelle…Perception d’une organisation horizontale.

3)Faire équipe :

C’est un arrière PI fondamental pour accompagner et porter psychiquement la personne que l’on accueille.

A l’institut Mattei, à chaque rentrée des classes, les enseignants suivent leurs élèves de la grande section au CP afin de faciliter leur passage. Ce portage pédago-psychoaffectif nous donne à entendre le dynamisme de l’équipe et de son engagement en lien avec le développement de l’enfant .

C’est une initiative institutionnelle qui peut paraître « simple » à première vue, mais ce sont les petits détails institutionnels qui en disent long sur nos manières de penser au projet de l’enfant et de faire équipe.

Le pays d’où l’on vient…..

L’histoire d’Où l’on vient…

L histoire de la santé mentale italienne/CEMEA…

Franco Basaglia est un psychiatre italien critique de l’institution asilaire et fondateur du mouvement de la psychiatrie démocratique.Durant les années 1960,il est l’organisateur à Trieste et à Gorizia des communautés thérapeutiques qui défendent le droit des personnes psychiatrisées.

Après l’adoption, en Italie, de la loi 180 en 1978, loi qui établissait l’abolition des asiles psychiatriques, résultat de la bataille de civilisation à laquelle Basaglia avait dédié toute sa vie,

il s’est rebellé non seulement contre la brutalité de la ségrégation asilaire du malade, mais aussi contre les conceptions inhumaines apparemment « scientifiques » qui les sous-tendent et la justifient.

La loi 180, il s’agit d’une loi cadre qui définit les principes de base de la réforme et en délègue l’application aux régions. Elle établit la fermeture progressive des asiles psychiatriques et la création de nouveaux services de petites dimensions(SPDC:Services Psychiatriques de Diagnostic et de Cure) à l’intérieur des hôpitaux généraux.

Les difficultés furent nombreuses, ainsi que les résistances, qui ont ralenti l’application de la réforme de la psychiatrie italienne (économique ,sociale et politique).

Parallèlement à ces résistances à la fermeture des hôpitaux psychiatrique, la réalisation des services sectorisés et des structures intermédiaires qui auraient du constituer le nouveau point d’appui de l’assistance, a subi des retards.

Tony Lainé dans les années 70 s’est inspiré de l’ expérience italienne. La sectorisation en France n’est pas sans rapport avec l’expérience de Trieste ,notamment dans l’accent mis sur l’extra- hospitalier.

Nous ne pouvons nier les apports de la psychiatrise italienne à notre histoire institutionnelle française.

Mon arrière- pays est fait aussi de cette rencontre durant les assises de la psychiatrie à Paris, organisées par les CEMEA.

Avec quel enthousiasme, nous avons accueilli cette équipe italienne qui « osait » défier l’ordre établi où le fou ne pouvait qu’être enfermé,ségrégué !

C’était possible !

La fête est finie….plus de secteur psychiatrique…..la pensée analytique est en berne…les lobbyistes pharmaceutiques ont la part belle….

Mais notre arrière-pays, PI, lui est bien vivant.

Nous ne sommes pas morts.

Pascale Guichet