De celle dont on rêve quand on est militant des Ceméa France ? car oui chez nous ça n’existe pas !

Une école pilote, devenue école d’application des principes de Gisèle avec 3 axes éducatif :

  •  l’accueil, dans toutes ses subtilités et ses différenciations, éducatives et pédagogiques ; la différence ou le handicap font partie des ingrédients à prendre en considération, sans stigmatisation. L’équipe est renforcée pour y faire face, sans être spécialisée.
  • la socialisation, avec des espaces, situant des possibles parcours d’apprentissage pour l’individu et le groupe ;
  • le troisième axe c’est l’autonomie : avec des rythmes, des étapes et des règles pour chaque tranche d’âge. Et la critique est là aussi, qui donne à lire à l’extérieur, qu’ici « on donne trop de liberté et de choix aux enfants ».

Et pour être plus précis, c’est aussi une crèche pour les plus jeunes enfants. Et oui, cet espace est privé, même si il bénéficie de la reconnaissance des institutions locales, et d’une convention avec la Ville de Firenze. C’est aussi sociologiquement, une école qui accueille plutôt des familles qui peuvent en effet faire ce choix de 390 à 420€ par mois (même si quelques places sont gratuites et réservées par la ville, dans le cadre de la convention).

Un lieu où renaitre ? Pour des militants qui n’ont pas en effet accès à ces espaces, le possible du travail en équipe est bien là. On ne vient pas ici par hasard, et la liste d’attente en témoigne.

Avec des espaces pour les adultes, tous les mardis, banalisés dans l’agenda pour élaborer collectivement des réponses aux situations qui se présentent, sans approche statutaire. Celles du quotidien d’une école, d’un groupe d’adulte et d’enfant, qui vivent au temps du projet, où ce qui se joue s’opère autour de la fonction éducative. C’est-à-dire qu’à partir de ces lignes conductrices (les 3 axes et les principes ceméa), les possibles variations s’élaborent. Un samedi par mois, c’est l’espace des deux lieux : école et crèche pour les adultes, enseignants, auxiliaires et parents. Les difficultés se posent, se parlent et se dépassent ensemble. C’est la transmission et la Laïcité qui font questions dans les problématiques traitées par l’équipe aujourd’hui nous dit-on. Ça ne vous rappelle rien ?

Le choix de l’enfant est érigé en principe actif. Les activités, comme celle de ne rien faire sont proposées, notamment à partir de la mise en espace des activités spontanées. Tony avec son texte « l’agir dans l’éducation » est de toutes les classes.

Le travail s’élabore pour les enseignants et les parents, dans la fabrication des repas, des fêtes, un groupe bois permet la fabrication des jeux, un autre celui des flûtes de bambou qui ponctuera l’atelier rythme et musique, un autre consiste en la réparation et de menus travaux de l’école… ces groupes accueillent les bénévoles des Ceméa, parents ou militants, les membres de la coopérative.

La gouvernance est mixte en effet, avec ces 2 institutions : l’association et la coopérative, qui cette dernière est l’instrument de la vie des salariés. La présidente actuelle est aussi la directrice, mais il pourrait en être autrement.

L’accueil qui nous a été réservé était top ! et ça donne envie d’en savoir plus.

Par ailleurs, notre projet des Ceméa France inscrit des possibles pour avancer sur la conception et la mise en projet de cette nature, sans que pour autant ça ne se développe tant que ça aujourd’hui, et notamment dans l’école. Et ça questionne bien sûr ! et du coté privé/publique, ça nous frotte !

Cette vaste ambition du mouvement de masse, qui est toujours la nôtre, sensée transformer l’ensemble des institutions publiques par la formation des professionnels, ne gagnerait-elle pas en essaimage et en visibilité, en démultipliant des lieux d’accueil de ce type, lieux aussi de mise en expérience de pratiques d’Education nouvelle au service du développement de nos idées ?  

Anne-Claire