Mais que venais je faire dans cet air de mobilité ?

Une évidence s’est vite dessinée dès la première rencontre de lundi sous le soleil lisboète, un nuage de mots éclairant : inclusion sociale des enfants des territoires fragiles ; partenariats et croisement des regards et des approches ; co-gouvernance et participation des publics concernés au travers d’assemblées qui analysent, décident, proposent ; intersection de domaines entre la question de l’individu, celle des familles, de l’école, des territoires ; réel dialogue avec ces territoires où s’ancre l’action.

Un écho en ligne droite avec mon engagement de terrain, à CLISTHENE, dans le rapport que nous cherchons à construire avec les enfants et leurs familles, dans la vie de l’association des « Amis de CLISTHENE », qui regroupe membres de l’équipe éducative et pédagogique, sympathisants, parents, anciens élèves et veut développer des solidarités, mener des débats sur l’éducation et le vivre ensemble, construire des projets qui vont fédérer les familles au-delà des différences d’origines sociales ou culturelles.

A l’image de ces « dynamisateurs culturels » dont on nous parle au sein des projets « escolhas », notre association ne pourrait-elle pas chercher à recruter un ou une jeune du quartier, pour développer le lien avec les familles, nous aider à les faire venir lorsque nous organisons des conseils consultatifs ou lorsque nous propososns des événements culturels ? Des événements co-organisés justement avec nos partenaire de l’« éduc pop », comme les projections de court métrage suivis de débats avec les CEMEA, présents ici à Lisbonne dans le groupe des mobiles. Et cette coopération que nous voulons continuer à développer, ne pourrions nous pas la construire en nous reliant à l’expérience de l’OCCE ? Rendez-vous pris au retour en France avec sa présidente, qui fait partie de notre délégation.

« Fazer o ponte », faire des ponts ; lutter contre ces inégalités sociales et culturelles et pour la réussite scolaire, promouvoir un dialogue interculturel, ouvrir des espaces de paroles. Visite d’un quartier très difficile, en vase clos, impacté par la misère et la violence, avec les trafiquants en guise de conseiller d’orientation pour beaucoup de ses enfants. Des ponts vers un autre futur possible, une autre façon de faire société, d’autres territoires géographiques tout simplement, quelques fois juste à portée de plage. Un pont entre le monde des enfants et les yeux de leurs enseignants, pour une école qui comprenne mieux les enfants dont elle s’occupe. Encore un écho avec les engagements et luttes des équipes membres de FESPI.

Les rencontres avec les acteurs locaux établissent la conviction que des liens directs existent dans nos approches et nos principes, et qu’il est bon d’envisager de prolonger cette rencontre par de futurs projets communs. De même au sein de la délégation qui constitue le groupe de mobilité, les projets de liens à construire naissent de discussions et de questions autour de la table ou au cours d’une promenade sur les pentes de la ville.

C’est fécond, inspirant, constructif la mobilité !

Vivement demain.

Marc Chaigneau