L’association Lucia siesta est née d’une volonté des femmes d’un collectif féministe de pouvoir travailler à l’accueil inconditionnel de femmes victimes de violences conjugales, dans une configuration un peu différente des services existants. En effet, il ne s’agit pas de nommer l’accueil de ces femmes violentées pour ce qu’elle ont subi mais plutôt de donner un lieu de répit à ces femmes dans un moment compliqué de leur vie, l’accueil est donc un accueil de femme en difficulté temporaire (de quelques semaines à 2 ans), mais la durée dépend de chaque situation.

Le parti pris est le suivant : les services qui visent à protéger les femmes, les accueillent trop souvent dans des lieux excentrés de Rome, ce qui n’est pas tout à fait satisfaisant politiquement : c’est très éloigné des services, des commodités, de l’accès aux soins, au travail, à l’école des enfants, des transports publics… et ça rajoute donc de la difficulté. C’est très isolé, alors même que ces femmes ont besoin de se construire une sociabilité, collective et dans l’entraide. Les femmes n’ont pas à subir, encore plus les conséquences de cette violence, être cachée, isolée dans des quartiers, même si elles sont protégées.

Ce collectif s’est donc donné comme ambition de trouver un lieu dans Rome, quand un quartier accessible et ayant toutes les commodités : Ce lieu a été trouvé via Lucio Sesto, propriété des transports publics de Rome, à l’abandon « la maison des oiseaux ». Le squatter pour y accueillir une vingtaine de femmes avec leurs enfants est devenu réalité, le rebaptiser en Lucia e Siesta, un jeu de mot politique.

L’idée défendue par le collectif féministe était aussi que les femmes puissent développer des activités, des activités sociales et des activités culturelles. Ce lieu s’est donc transformé et aujourd’hui il y a plusieurs salles dédiées à des ateliers des espaces de rencontre la cuisine atelier de couture, un lieu d’accueil .
La règle de vie la plus importante pour ses femmes est d’être responsable de sa clé, pour sa sécurité et celle des autres, ainsi de ne pas la prêter si de refaire une nouvelle clé. Les autres règles de fonctionnement du lieu appartiennent aux collectif de femme.

Actuellement le lieu peut accueillir, une quinzaine de femmes, mais avec le Covid l’effectif a été divisé par 2 (7 actuellement)  sont hébergées et le collectif politique les accompagnent, une quinzaine de femmes aussi.
Chaque femme a une chambre protégée et peut accéder aux autres espèces selon sa volonté.
Le collectif a inscrit des activités culturelles qui sont aujourd’hui marquante dans le quartier , à destination aussi des habitants.
Le principe est simple : rendre visible ce qui est trop souvent caché la violence faite aux femmes.
Une réunion tous les 15 jours permettent aux femmes de gérer les problèmes d’intendance lié à la maison pour lequel elle donne une participation de 20 30 € par mois  mais plus encore de régler tous les détails d’une vie collective : gestion de conflits, régulation, expression.
Le collectif féministe lui se réunit toutes les semaines le mercredi soir.
En ce moment ce dernier travaille à leur statut pour définir un cadre qui pourrait être proposé  à la municipalité qui vient de racheter le lieu en août dernier après 4 ans de bataille.

Revenons en effet sur cette histoire de squat : ce lieu a été squatté pendant très longtemps il appartenait à la société transport urbain de Romain dont les revenus viennent en partie des Romains et de la municipalité.
Inoccupé pendant 20 ans, en 2017, le propriétaire a voulu vendre les lieux pour faire une belle opération immobilière. Alors le collectif  a manifesté, lutté pour la reconnaissance de ce travail particulier avec une mobilisation sans précédent pour en effet garantir la préservation de cet habitat particulier, et avec les habitants du quartier.
Les actions menées visaient en effet à ce que la ville de Rome puisse racheter le lieu, et se faisant qu’elle reconnaisse le travail effectué. Tactiquement l’association a alors choisi de gérer un autre lieu à proximité dans un autre quartier pour avoir des liens plus institués avec la municipalité. Devenant ainsi partenaire, l’Interlocution a pu s’organiser. C’est une reconnaissance publique du travail effectué et de la pédagogie qui est ici posée, exemplaire.