Voici le projet détaillé de cette mobilité 2019 :

Composition du groupe Français 

Directeurs/trices et Président.e.s des associations territoriales des CEMEA des Outremers (Mayotte, Réunion, Guadeloupe, Martinique, Guyane et Polynésie) ainsi que des membres de la Direction Générale et de la direction nationale des CEMEA France.

Origine de la proposition : identification des objets de travail

Les associations d’outremer des CEMEA France sont très engagées dans les enjeux relatifs aux politiques jeunesses au sein de leur territoire. Ainsi les questions de la participation des jeunes  dans les espaces d’élaboration des politiques publiques les concernant, de la place des jeunes dans la vie locale, de l’engagement des jeunes dans la vie locale en appui sur les dispositifs existants (service civique, animation volontaire, …), de la prise de responsabilités dans les différents espaces (associations, conseils locaux, …), les enjeux relatifs à la mobilité appréhendée comme vecteur d’émancipation individuelle et collective du local à l’international, font partie des sujets de préoccupation et d’action portés par les associations territoriales.

Les territoires ultramarins sont par ailleurs confrontés depuis de nombreuses années aux problématiques relatives aux flux migratoires. Que ce soit entre Mayotte et la Réunion, au sein même des Comores ou entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie, les migrations concernent très souvent des jeunes soient seuls soit de jeunes familles. Les problématiques d’accueil, d’interculturalité, de place dans la société et la vie locale font également partie des sujets sur lesquels les jeunes sont mobilisés et mobilisent avec eux les corps intermédiaires. Les Cemea sont concernés par ces enjeux et travaillent ces questions en respectant les spécificités, les Histoires propres à chacun des territoires.

Par ailleurs, en France hexagonale et au sein des territoires ultramarins, mais aussi dans plusieurs pays d’Europe, ces questions relatives à la place des jeunes considérés comme co-auteurs de politiques publiques décidées « par » eux et non pas seulement comme public cibles de politiques décidées « pour »  eux font partie des enjeux actuels souvent revendiqués lors de mouvements sociaux  plus ou moins médiatisés (référendum en Nouvelle-Calédonie, mouvement de jeunes en France, …).

Pourquoi une mobilité, pourquoi en Italie

Les membres du Bureau outremer éprouvent la nécessité de confronter les pratiques qui sont les leurs avec d’autres, portées dans d’autres contextes. Ils éprouvent aussi le besoin de traiter ensemble de ces sujets et de prendre le temps de la confrontation, de  l’analyse pour faire émerger de nouvelles perspectives d’actions déclinées demain dans le respect des identités territoriales.

De leurs côtés, les CEMEA de Rome travaillent ces questions en appui sur un réseau de partenaires engagés dans des champs d’intervention différents. Que ce soit dans le champ social, dans celui des loisirs ou encore de la culture, les CEMEA accompagnent un large réseau d’acteurs en soutenant certains projets, en formant les Educateurs, en soutenant l’analyse des pratiques, etc. Cette diversité croise les points d’intérêts des Cemea France quand par ailleurs, sont également traitées les questions de la place des jeunes dans ces projets et au sein même des structures qui les portent. Ainsi, les questions de gouvernance, de la place des jeunes dans les activités (choix, émergence des propositions, place dans l’encadrement, …) font également partie des réflexions portées par les Cemea de Rome et leurs partenaires.

S’agissant des migrations, l’Italie est au cœur de ces préoccupations quand elle est terre d’accueil, terre de transit d’un grand nombre de réfugiés et plus particulièrement de jeunes réfugié.e.s. Les Cemea de Rome sont très engagés sur ces questions, seuls, mais aussi en appui de leurs partenaires locaux. Nous avons besoin de comprendre, d’analyser les pratiques, de présenter nos propres réflexions et actions pour enrichir nos pratiques respectives. Au sein de ces sujets, la place des jeunes femmes, des jeunes mères seront particulièrement appréhendées. Enfin, les dimensions du brassage culturel de l’interculturalité feront parties des enjeux de cette rencontre. Ils sont posés dans nos territoires de façons singulières mais font partie, en France comme en Italie, des sujets de préoccupation et d’intervention des associations que nous représentons.

Modalités de travail envisagées

Une fois les objectifs partagés entre l’ensemble des partenaires mobilisés, une  phase de préparation interne à chaque association doit permettre de préciser le contexte local et d’identifier les actions concrètes mises en œuvre.  Ces éléments devront pouvoir être présentés « aux autres » dans la première partie de la mobilité.

La mobilité en Italie doit articuler des temps de travail entre les acteurs qui constitueront le groupe complet (France et Italie), des temps de rencontre et de visite sur le terrain auprès des partenaires des Cemea de Rome, des temps de « mise à distance » des rencontres terrain pour affiner les analyses et faire naître de nouveaux projets. Nous devons aussi considérer les points de vue des acteurs des politiques publiques (élus, collectifs associatifs, collectifs de jeunes, …) et enrichir nos points de vue par l’apport ciblé de quelques chercheurs.

Nous devons également prévoir comment tout cela pourra, devra, être réinvesti dans chacun des territoires (France et Italie), après la mobilité. Pour aider à ces réinvestissements, nous prévoyons des supports vivants de valorisation de cette expérience : création d’un BLOG alimenté en amont – pendant – et après la mobilité ; utilisation d’une WEB RADIO (enregistrement d’interview avant, pendant et après la mobilité ; diffusion de quelques émissions en direct rendant ainsi accessible au plus grand nombre les réflexions travaillées en Italie, programmation anticipée et pod cast possibles).