Initialement prévue en Mars 2020, nous avons souhaité, malgré la nouvelle période de confinement, maintenir cette journée d’étude. Nous avons bien entendu adapter sa forme et réduit sa durée, pour permettre un déroulement à distance. Ainsi c’est 2 temps complémentaires qui ont été proposés au 30 participant.es inscrit.es : une conférence introductive et une table ronde. Ces deux temps ont été retransmis en direct sur la webradio et la webtv des Ceméa. Cette matinée de travail a été complétée par un temps de travail des militant.es des Ceméa.
Argumentaire de la journée
Vivre un parcours de migration non choisi est souvent très traumatique pour les individus. Le « voyage », vers un territoire souhaité/rêvé comme plus sûr est souvent ponctué de moments douloureux (morts violentes de proches, violences, agressions sexuelles, etc.), qui viennent renforcer les fragilités déjà très présentes du fait du départ de son pays, en laissant derrière soi, sa famille, ses proches, ses repères culturels, son histoire. Face à ces situations complexes et douloureuses, comment est-il possible d’accueillir ces personnes avec leurs douleurs, leurs fragilités, qui seront des facteurs importants pour renforcer une précarité affective et matérielle à laquelle chacun·e va être confronté·e en rentrant dans un espace inconnu ?
Dans ce contexte difficile, renforcé par :
- des politiques nationales et européennes peu enclines à favoriser l’accueil des plus fragiles,
- un contexte de crise sanitaire qui renforce un peu plus encore l’invisibilité des demandeur.euses d’asile (la crise a tendance à « effacer » les autres problématiques), isolant encore un peu plus les personnes les plus fragiles : la situation difficile de la psychiatrie n’a été que peu prise en compte dans le « Ségur de la santé »,
les ONG, les mouvements d’éducation, les collectifs citoyen·ne·s qui s’organisent pour accueillir au mieux ces personnes, ont besoin d’être soutenu.e.s et accompagné.e.s.
Porter un projet politique dans ce champ, c’est réfléchir aux liens entre éducation, culture et soins. C’est permettre d’identifier les enjeux liés à l’identité, à l’appartenance, les systèmes de valeurs, mais c’est aussi réfléchir aux modes de relations dans une approche transculturelle entre les personnes migrantes, les acteurs du soin et de l’éducation. Les Ceméa, de par leurs actions (en direction de publics migrants ou dans le cadre des formations qu’ils portent auprès des professionnel.les et des bénévoles) sont confrontés à ces problématiques et interrogent donc régulièrement leurs engagements et leurs pratiques. Rappelons en effet, que les Ceméa sont inscrits historiquement dans la santé mentale, convaincus qu’une parole soignante singulière, référant au courant de la psychothérapie institutionnelle, est indispensable. Cette dynamique invite les soignant.es à inscrire leur pratique dans une confrontation de points de vue et une élaboration collective d’une pensée théorique, gages de la solidité de l’intervention.
Les temps de la journée d’étude
Conférence introductive par Alain Vanoeteren, Directeur du service d’accompagnement pour personnes exilées, Ulysse de Bruxelles https://www.ulysse-ssm.be/
La conférence d’Alain Vanoeteren retransmise sur la Web Tv des Ceméa
Table ronde
- Daniel Schurmans, du centre Tabanne http://users.skynet.be/clubandrebaillon/tabane.html
- Elsa Pavageau, Coordinatrice accueil de jour Tamo, Ceméa Pays de la Loire http://(https://international.cemea-pdll.org/spip.php?rubrique77#&panel1-1)
- Marion Fleury et Mathilde Adam, de la mission Migrants au Samu social de Paris https://www.samusocial.paris/rencontrer#MM
Image illustrant le billet de Blog, libre de droit issue de https://pixabay.com/fr/photos/migration-int%C3%A9gration-migrants-3129340/
Comments by davidrybo