écrivait Marcello Trentanove. Il a dirigé les CEMEA Toscane pendant plus de trente ans et a mené des travaux novateurs dans les écoles de Bagno a Ripoli (décédé en 2017). C’était un travail intensif, appuyé par les idéaux de la démocratie et de la communauté, une tentative de faire ce lien entre l’École et la Société (titre d’un texte de John Dewey), ce qui aurait permis une croissance partagée à l’intérieur et à l’extérieur des institutions. Une tentative (ce qui est fréquent aussi dans d’autres expériences toscane) de “révolutionner” l’école traditionnelle et de promouvoir une école “active”, sereine pour les particuliers, attentif aux relations interpersonnelles et socialement responsable.

“Les révolutions menées sans violence sont les qui se font tous les jours”, écrit Marcello; et en effet son engagement quotidien, coûteux, humble et fier en même temps est aussi un engagement indigné qui n’a pas eu peur de confronter ou de prendre ses distances avec les normes qui niaient être une personne ou le respect de la croissance positive des enfants ou des adultes.

Un scandale qui avait conduit le même commissaire scolaire de l’époque à parler de “République de Bath à Ripoli”, un endroit où il se déroulait également en dehors des règles nationales communes, la règle de l’école Bagno de Ripoli dirigée par Marcello Trentanove ! Celle-ci  n’était pas de s’adapter – cependant – aux projets centralisés ou aux circulaires imposés d’en haut, mais plutôt de plier les règles aux projets construits avec les enseignants et avec l’administration locale. À ceux qui sont issus de la recherche psychopédagogique (comme l’essai avant la litière à plein temps ou la recherche Sur la continuité éducative de 4 à 8 ans, qui s’est tenu dans les années 1980 à Bagno à Ri-poli et Rome). A ceux qui sont inspirés par les idéaux qui sont venus de la Résistance, des mouvements de la coopération mondiale, des principes de l’éducation active. Un engagement constant à combiner le localisme et l’internationalisme (comme dans l’expérience nicaraguayenne avec Margherita Zoebeli).

Pour les CEMEA Toscane Marcello a été une référence sûre et crédible depuis des années. Il n’a pas laissé beaucoup d’écrits, parce que plus que la presse écrite, il se souciait des actions sur le terrain. Il n’y a pas eu de réunion qui n’ait pas vu Marcello diriger une chanson ou proposer une activité manuelle. Cependant, il était très attentif à ce qui se trouvait au sein de la CEMEA, ainsi qu’à ce qui se passait dans le contexte social. Ce n’est pas un hasard si la CEMEA toscane a été parmi les premières à développer des projets, des stages et des initiatives contre l’exclusion (des malades mentaux, ainsi que des enfants) et en faveur de la collaboration, du travail de groupe et de l’écoute mutuelle. Son travail dans le domaine de l’école-co a été tout aussi novateur afin d’anticiper les idées et les reformes qui verraient le jour dans les années ultérieures (inclusion des enfants handicapés, temps plein, comptes éducatifs…). Ses articles dans la revue \”Psychiatric Assistance and Social Life\” (qu’il a dirigé) et ses écrits sur la naissance de la CEMEA toscane, sont parus dans le Nouveau Bulletin CirSE en 2009 intitulé Les origines de la CEMEA à Florence et un peu d’histoire, où, avec lui, les éducateurs et les amis ont partagé l’aventure éthique et politique et le rêve d’une éducation active respectueuse et  garante des droits de tous et de tous.

Gianfranco Staccioli – Janvier 2019

Dans le bulletin des Ceméa de Toscana : http://www.cemeatoscana.org/uploads/3/8/5/0/38505079/attivita%CC%80_1_2019_definitivo.pdf

Video en italien :